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A la recherche du temps perdu. Proust. Chambre 135. C’est là que vous m’auriez trouvé de septembre à juin. A la recherche d’un diplôme et de moi-même. Me suis-je trouvée ? A n’en pas douter.
Si 2007 a été une année très riche, celle-ci lui fait de l’ombre !
Les choses que je dois retenir pour cette année et celles à venir sont de rester positive et de savoir relativiser. Ce qui n’est pas toujours évident. Un monstrueux foutage de gueule me reste coincé dans la gorge depuis ce matin…
Fin d’année universitaire, je regarde mon parcours depuis septembre, non bien avant : depuis mai. Wow…La nouvelle moi montre qu’elle a du courage et de la bravoure, la nouvelle moi postule partout pour se dégoter la formation qui lui conviendrait. Malheureusement, je me fais laminer pendant le seul entretien que je décroche. On me dit que j’ai des lutins dans la tête et qu’il est temps que je me focalise sur des éléments qui collent plus à la vocation. Eh quoi, on ne peut pas être documentaliste si on aime les films d’animation de Hayao Miyasaki ?
La nouvelle moi décide de repasser sa misérable année à la fac de Lille. Pas si misérable, j’avais eu la chance de participer à un atelier d’écriture qui a amélioré mon style d’écriture. Mais me voilà sur Lille, la première fois que je tente l’aventure du changement. Tout est nouveau pour moi et tout m’émerveille. Une vraie gamine ! Tout est grand. Lille is my America !
Je découvre des centres commerciaux de cent cinquante magasins, des grandes surfaces sur deux étages, incroyable ! Plein d’escalators et d’architectures qui me font rêver. La métropole recèle d’endroits magnifiques.
Mon premier resto sur Lille…Pizza Paï. Bon, vous serez d’accord avec moi sur le fait que ce n’est pas une spécialité lilloise. Puis, comme je ne connaissais pas le coin, j’ai pris le bus pour me rendre à ma résidence et ce fut à peu près la seule fois. Le à peu près correspond aux journées de pluie où j’ai préféré troquer dix minutes en bus et deux mins de marche contre dix minutes sous la pluie. Car en ayant étudié la carte, merci Google Earth, je me suis vite aperçue que j’étais pile entre deux stations de métro et trois chemins différents pour les rejoindre, le bonheur !
Quand je me suis installée à la résidence, je ne me sentais pas à l’aise. La découverte de la non-clarté de la chambre a été un choc…ainsi que le fait qu’il n’y ait pas de four, des plaques chauffantes qui fonctionnent-ne fonctionnent pas et un frigo de deux litres à quinze degrés. Ça c’est du réfrigérateur ! Mettez-y un steak, le lendemain, c’est pourri. J’ai pu découvrir ce que faisait une salade en sachet décomposée, ainsi qu’une mozzarela…une bombe si vous voulez mon avis et puis, ça chlingue !
De toutes les résidences U que j’ai occupées, celle-là, c’est la pire et c’est pourquoi je n’aurais pas pu faire une seconde année. Quel est le premier geste que je faisais en entrant dans la chambre ? Allez, réfléchissez ! Eh bien, j’allumais la lumière, cette foutu lumière électrique jaune…elle m’accompagnait du matin au soir…tout le temps.
J’ai pas mal joué ma rebelle et j’ai constaté pendant mon déménagement que d’autres avaient sorti l’artillerie lourde. J’avais ma plaque électrique, c’est ainsi que j’ai été au régime pâtes toute la durée du séjour et en janvier, j’ai opté pour un mini-four. Ah lala, un four, ça a changé mes habitudes alimentaires ! Tartes, tourtes, flans, gratins, pizzas, gâteaux au chocolat…
La nouvelle moi s’est affranchie de ses peurs…hum de son trac (presque) et s’est inscrite dans une chorale. The Chorale. Attention chorale de jeunes de Lille. Ça m’a vraiment plu. J’y ai rencontré des gens formidables, je m’y suis fait deux superbes amies et si j’avais eu le moral la semaine du renouvellement du conseil administratif, je me serai portée candidate. Caliope, présidente ! Caliope, présidente !
La nouvelle Caliope a rencontré l’amour et les joies de la vie de couple ! « Tu as dis non ? » « Oui » « Alors, ça veut dire oui ? » « Non, non, ça veut dire non » Nan ? C’est véridique, les hommes qui viennent de Mars alias dieu de la guerre et les femmes qui viennent de Vénus, déesse de l’amour, de la douceur ne sont pas sur la même longueur d’onde du fait de leur origine différente.
La nouvelle Caliope a rangé ses cahiers d’écriture pour se consacrer à ses études. Bon, la vérité, c’est que je n’avais pas le temps. Des semestres toujours plus courts et des programmes toujours plus complets, des dissertations, des commentaires et des fiches de lecture toutes les semaines sans compter qu’en mettant toutes les chances de mon côté, j’ai pris un peu tout plein de sessions orales, histoire de m’exercer et de gagner des points.
La nouvelle Caliope aime l’aventure. L’ancienne aussi. Mais l’ancienne n’avait rien à découvrir. Les expositions, les festivals, les musées, tout ça, tout ça.
La nouvelle Caliope s’est fait des amis à la fac. Il y a trois ans que ça ne s’était pas produit. On copinait en cours et à la sortie, c’était chacun pour soi. Quand le dix janvier, Naïs m’invite à une soirée chez elle, je sais que mon rêve s’est réalisé. Une bande de copains, c’est toujours plus agréable que d’être seul. Le must, c’est qu’on aime toutes les deux la cuisine, le shopping, Harry Potter, Tim Burton et Johnny Deep et…la liste est longue.
Même si nous allons dans des directions différentes, nous restons à Lille et nous nous reverrons à l’occasion de soirées.
La nouvelle édition de la nouvelle Caliope a fini l’année. Verdict…ça ne passe pas. Mais ça passe avec moins de matières et un nouveau parcours : métier de la rédaction. Je prends ! Suis assez contente de mettre débarrassée de six matières soient douze heures en moins. Je pense qu’à l’occasion, je ressortirai les cahiers d’écritures. Bilan de la chorale, réinscription assurée en septembre. Chanter tous ensemble me manque déjà. Mais la super grande nouvelle, la nouvelle édition de la nouvelle Caliope qui voulait vivre en coloc s’est trouvée une colocation !!!
Heureusement qu’elle était à deux minutes à pieds de la résidence, le déménagement aurait été impossible. C’était soit : passer les vacances chez les parents, hum…rien à quarante kilomètres et être la plupart du temps dans mes quartiers à m’ennuyer ; soit rester dans ma résidence U et m’affranchir des quatre cent trente quatre euros sans lumière, sans frigo et sans internet ; soit trouver une chambre dans une coloc. Hé m’y voici…enfin, façon de parler. Impression de mettre fait escroqué toute la semaine, à commencer par cette fichu demande de casier judiciaire dont j’ignorais la gratuité…et bam, dix-huit euros en l’air, puis lors de l’état des lieux de ma chambre et comprendre au bout d’un jour et demi que si sur la forme c’est de la colocation, ça ressemble plutôt à de la location chez l’habitant. Ce qui me rassure c’est que je ne suis pas la seule à ne pas apprécier le fils de notre propriétaire. Comment dire, le respect, il connait pas !
Le moral dans les chaussettes, quand je repense à cette semaine. La mise en cabas a commencé tôt, car je n’arrivais pas à imaginer tout ce que je possédais, combien ça ferait de sac à transporter, mes parents m’ayant gentiment éconduite, ce sont des amis qui m’ont aidé.  
L’évènement choc : quand je suis sortie mettre les poubelles, des roumains faisaient les poubelles. Une femme a arraché les sacs de mes mains pour les ouvrir au couteau farfouiller ce que j’avais jeté, me remerciant par la même occasion. Mais ce que je trouve incroyable c’est d’avoir jeté mon ancien sac à main, vieux de six ans, il partait en lambeaux, un vrai désastre. Je l’ai mis aux ordures et qu’est-ce que je vois ce matin ? Une roumaine assise à l’entrée d’un magasin avec plein de choses à vendre, dont mon vieux sac !
Un instant plaisant : tandis que je déménageais, que j’allais d’un point A à un point B, d’un point B à un point A et ainsi de suite, je passais devant une école maternelle. Les gamins m’ont appelé plusieurs fois à la rescousse pour que je leur rende leur balle, égarée hors de l’enceinte de l’école. Des enfants très polis, je n’en revenais pas.
Un instant déplaisant : quand je me renseigne auprès de la dame qui tient l’accueil au sujet de mon courrier, car même si j’ai signalé mon changement d’adresse, je suis presque sûre qu’une lettre va m’être envoyée là-bas. Qu’est-ce qu’elle me répond : « Ce n’est pas à moi de gérer vos problèmes ! – elle fait signe à la personne derrière moi et ajoute – Madame, bonjour. » Une insulte est sortie toute seule et j’ai quitté les lieux.
Aujourd’hui encore, quand je passe devant mon ancienne résidence, une rancœur me submerge. Ai-je parlé de ce qui me retourne encore plus l’estomac ? Non. Si, rapidement. Au moment de l’état des lieux, alors que mon logement respirait la propreté, on me signale des tâches monstrueuses. Okay, je n’avais pas pensé à laver les portes de placard au savon et j’avais oublié de passer un coup d’éponge sur le luminaire et encore, comment aurais-je fais…ah oui, monter sur la chaise, me hisser sur la pointe des pieds… Bon, ça ne méritait pas un constat aussi sévère. D’un coup, je me suis retrouvée comme une malpropre. « Le ménage, ça doit pas être votre fort. » Si, si justement, si je m’écoutais, je ferai un ménage complet tous les jours. « Regarder moi ça, le rideau est tout tâché ! » Ah non, je ne vois rien. Je sais bien qu’il faut que je change mes lunettes mais là…je ne vois pas du tout les tâches que vous me montrez. Je refuse de signer l’état des lieux. On fait venir la directrice. J’ai vu le regard qu’elles se sont échangées et l’autre a acquiescé à toutes les tâches soi-disant présentes et comme ça, j’ai perdu cinquante euros sur ma caution.  
Y a des trucs qui me révoltent ! Par où commencer…ah oui, le règlement intérieur – que vous devez imprimer à vos frais, il fait juste 15 pages, hein ! – interdit les frigos et les fours et les plaques électriques dans les chambres. Okay ? Okay. Les étudiants qui déménagent avec leur famille, on ne leur dit rien. Ben non, on ne va pas leur chercher des noises. Pis les étudiants qui sont seuls à se débrouiller, on les emmerde avec une amende d’une centaine d’euros. Ben oui, c’est quand même écrit dans le règlement, on était d’accord.
Un autre truc, laisser les Roms aller et venir presque dans l’enceinte de la résidence. D’accord, on ne peut pas les empêcher d’être là. Mais je me suis fais voler des trucs pendant que je signais les papiers de sortie alors que les secrétaires m’assuraient que tout irait bien. Pff…
Et un autre truc, le fait qu’on me prenne pour une étrangère. Allez, retourne dans ton pays, malpropre ! Y a pas mal de racisme dans le nord, on met tout le monde dans le même panier.
Je suis un peu sur les nerfs en ce moment. Tout va de travers.
J’ai craqué sur un livre, une commande internet, qui n’arrive pas !
Mon bulletin numéro 3 arrive eh non, c’est une lettre pour me dire qu’on ne peut pas me délivrer le papier car il faut d’abord que je prouve que j’existe vraiment. Tss… C’est reparti pour photocopier tout plein de papiers en espérant qu’ils ne me les perdront pas.
Hier je suis allée faire un essai pour un petit boulot, tout petit mais sportif. Du ménage. Et mon essai m’a fait penser à l’émission c’est du propre. J’ai encore oublié de laver les portes avec du savon… S’il y a une prochaine fois, j’espère que je n’oublierai pas.
La mauvaise chance me poursuit… pour aller à cet essai, le métro était bloqué pendant vingt minutes. Outch. Le lendemain, à un rendez-vous, on me facture un truc, on me demande de régler en espèces. Pas de chance, je n’avais pas assez. On m’invite à aller retirer des sous à un distributeur à côté. Pas de chance, celui-ci est en panne. Obligée de reprendre le métro jusqu’à la gare… Bref, quarante minutes plus tard, me revoilà et « Oh, je vous ai fait aller chercher de l’argent pour rien, votre régime vous exonère les frais… » AAAaaaaarrrrrrrrgggggggggg !!!!!!!!!!
Bon c’était une mauvaise chance bonne chance quelque part.
Hum…et si j’arrêtais de me lamenter ?

 

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J’aime ma petite chambre, j’aime mon bureau et le coffre en osier qu’on m’a récemment donné où j’y ai mis tout plein d’articles de cuisine. Demain, je m’achèterai peut-être du beurre pour faire un gâteau aux pommes ou un crumble pomme-banane.
Je lis un nouveau roman de Brussolo : Le Labyrinthe de Pharaon. A recommander aux toqués de mythologie égyptienne ! Je lis aussi Légendes des mondes fantastiques de mon ami Malek. Les recueils, je ne les dévore jamais d’un seul trait. J’aime bien y revenir, découvrir une nouvelle histoire et j’écris, la suite d’un texte que j’ai fait participer à un concours. J’adore tellement le héros, d’ailleurs, la nouvelle que j’avais écrite où il apparaissait, il faudrait que je la remanie car j’avais été vite, comme il fallait faire un nombre de mots limités. Everett Powell, grand fou !
Je dois continuer mon roman mais je n’arrive pas à rentrer de nouveau dans l’histoire. Scène cruciale. J’ai besoin de retrouver le fil. Je parie que ça va me venir au moment où je ne pourrais pas écrire. C’est souvent comme ça.
Je dois reprendre la suite de mon autre blog, faire quelques chroniques également…
Il y a longtemps que je n’avais pas partagé mes pensées, ça fait du bien de se les sortir de la tête. N’y aurait-il pas quelque part une pensine à tracas ?
Si vous avez lu jusqu’au bout, merci d’avoir prêté attention à mes lamentations. Au fond, c’était aussi pour vous donner de mes nouvelles ! ;-)
Et sinon, en recherchant quelques petites choses sur le net, je suis tombée sur cette page et j'ai pensé la partager avec vous. Faites une blague à vos amis.
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