Les maléfices du temps
Le temps qui passe, le temps qui fuit, le temps qui assassine... Un étrange antiquaire possédant un livre interdit aux profanes, une histoire de fantômes et d'amour, un meurtrier qui s'ignore encore, un homme assassiné mais par qui sinon par luimême, un écrivain dont les textes ou les rêves s'entrecroisent avec la réalité... Point n'est besoin de monstres ou de sang pour faire peur. Un léger décalage avec la réalité banale et rassurante, une seconde plus tôt ou plus tard, et l'effet papillon est enclenché. Imaginez...
Il faut que je vous présente ce petit livre-là, qui m'a coûté la somme de 6 euros au festival Trolls et Légendes et qui est un petit bijou.
Si je me suis arrêtée sur le stand, c'est uniquement à cause de l'indication « Prix Masterton ».
Si vous ne le savez pas, je suis une fan inconditionnelle de Graham Masterton et chaque année, le prix Masterton récompense un roman traduit, un roman francophone et une nouvelle ou recueil de nouvelles ayant la verve de cet auteur fabuleux. Vous vous doutez bien qu'une œuvre récompensée par ce prix ne pouvait que me plaire...
Ainsi me suis-je arrêtée pour lire le quatrième de couverture, quand un grand monsieur s'est mis à me parler des Maléfices du temps. Après quelques minutes, j'ai saisi qu'il en était l'auteur. Il m'a expliqué que le livre était un recueil de cinq nouvelles dont le thème est en accord avec la première qui fait également office de titre.
Je me suis laissée vite convaincre et il m'a dédicacé son livre avec une dernière phrase que j'aime beaucoup : « Accrochez-vous aux repères si toutefois ils sont encore là ». Hem hem...ça ne présageait qu'une bonne lecture.
Et me voilà dans ma campagne familiale sans télé et sans radio qui puissent passer. (c'est vraiment la campagne, n'est-ce pas ?) Je me suis plongée dans Les Maléfices du temps et...
C'est le genre de nouvelles que j'aime lire. Écriture épurée, clair, la narration va à l'essentiel. Des évènements se produisent, un peu sans queue ni tête et tout nous est dévoilé à bon escient. Le lecteur finit par deviner ce qui se trame.
Les Maléfices du temps est l'histoire de Dominique qui, pendant sa pause déjeuner, se permet de flâner dans les magasins. Et puis, dans une rue, elle entend par intermittence une annonce. Curieuse, elle cherche à découvrir la personne qui émet cette annonce... Dominique n'aurait pas dû, car à partir de ce moment, elle s'aventure dans un piège qui défie les lois de la nature.
Laissez-moi vous dire que j'ai a-d-o-r-é ! On ne laisse pas ce genre de lecture. Quand on la commence, on va jusqu'à tourner la dernière page en se disant qu'on était pas loin de la vérité.
Le pire dans tout ça est que ce qui arrive aux personnages des nouvelles de ce recueil pourrait bien nous arriver...
Deuxième nouvelle, Le temps d'aimer qui met en scène Jeanne (ce prénom et moi c'est tout une histoire) qui rejoint une maison de vacances, un an après la disparition de son mari. La première fois qu'elle s'y rend sans lui. Le séjour va être le théâtre d'étranges apparitions. Rêves et réalités se mêlent. On est tout autant perdu que la protagoniste. S'en suit un retournement de situation, on ne cesse d'être dans le flou jusqu'à la dernière page.
Troisième nouvelle, A rebrousse-temps, qui m'a un peu moins plus mais qui est pourtant tout aussi bien. Nouvelle écrite à la première personne, nous suivons un homme que ses amis ont abandonnés, disons plutôt qu'ils sont repartis sans lui. Le temps défile dans cette histoire, défile en arrière....
Quatrième nouvelle, Les spectres du temps, w-a-o-u-h, je l'ai trouvé excellente celle-ci. Le lieutenant Sanders de la police criminelle fulmine. Il devait partir en vacances mais voilà qu'on lui colle une sombre affaire et qu'on attend ses éclaircissements sur un étrange meurtre. La victime est un vieillard, retrouvé la gorge et les poignets tranchés. Mais qui est derrière tout ça ?
Cinquième nouvelle, et bien, mystère... Je l'ai commencé et je ne l'ai pas terminé. Sans doute parce que je n'aime pas lire des textes qui mettent en scène un écrivain qui écrit... où je ne sais pas. Elle s'appelle Le temps fissuré et c'est l'histoire d'un jeune garçon qui écrit et qui s'imagine à ses heures perdues devenir un grand romancier. Et qui n'en rêve pas de temps à autre ? Son œuvre parle d'un jeune homme qui devient un tueur. Lorsqu'il abandonne l'écriture, il se remet en question à propos de ce qu'il a écrit, il fait la comparaison avec sa vie.
(Je finirai bien par la lire et vous dire ce qu'il en est)
A part cette dernière nouvelle inachevée, la lecture des quatre autres m'a donné envie d'approfondir ma connaissance des autres publications de Michel Rozenberg. Si j'en ai l'occasion, je sauterai dessus. Je vous invite à découvrir les Maléfices du temps qui vous feront passer un bon moment de lecture.